Il était une fois, Émerainville, Malnoue…
Notre commune est le rassemblement de trois entités : Émerainville, Courcerin et Malnoue.
Émerainville – Il est difficile de dire quelque chose de certain sur l’origine de ce nom; nous le trouvons écrit au cours des temps de plusieurs façons – Émeriacum, Hermery, Hémery, Ermery, Émery, Émerenville – mais les actes où il apparaît ne remontent pas au-delà du XIII siècle, en 1220 exactement. C’était une terre qui avait ses seigneurs, mais sans être pour cela une paroisse. D’après d’autres sources, une première mention écrite du nom Hémeri apparaît vers 1172, dont l’origine est germanique (Haim rich). Quoi qu’il en soit, l’orthographe Hémri, Émery subsistera longtemps et ville sera ajouté seulement sous le premier Empire. C’est un pays plat, couvert de bois et de bocage, comme la Brie en général. Est-ce pour cela qu’entre ces deux époques nous retrouvons également Émery-en-Brie ?
Courcerin (ou Courcerain), lieu-dit entre Émerainville et Malnoue, ne comprenait que sept à dix feux, c’est-à-dire foyers. Très peu d’écrits mentionnent ce lieu ; son origine nous est encore inconnue et nous n’en avons trace que jusqu’aux environs de 1700 ; ensuite, plus rien, bien que cet endroit soit toujours répertorié sur les lieux-dits de la commune (la nouvelle voie qui conduit de la sortie de la VPO – voie primaire ouest – ancien CD 51 dévié et qui est devenue la Francilienne) à Croissy-Beaubourg, s’appelle boulevard de Courcerin.
Malnoue (alias Malenoue, Mala Noa ou Malle-Noux). Ces différents noms sont aussi difficiles à expliquer que celui d’Émerainville. Ce nom vient-il du latin malum Nucetum (hypothèse de M. de Valois) ? Ou cette terre a-t-elle pris le nom d’un ruisseau qui la traversait, appelé Noue (hypothèse de MM. Ménage et Huet, et du Dictionnaire Trévoux), lui-même issu du latin noda (ou noa) qui désigne un terrain aquatique ? Rien ne le confirme, puisque le ruisseau en question, sur les cartes anciennes, porte le nom de Grâce !
L’idée de marécage, ou de terre malsaine, malgré tout, reste plausible. Une autre orthographe, trouvée dans certains textes – Mallinoux, Malle-Noue pourrait donner comme origine mallus nauda, nauda étant un terme gaulois qui signifie terrain humide… et qui, ne pouvant être labouré, servait de pâture (hypothèse de M.Bemard Edeine). Malnoue signifierait alors : mauvaise pâture.
Quoi qu’il en soit, ce nom est donné assez tardivement – il apparaît sur le pouillé parisien de 1460 à l’ancienne abbaye de Footel, qui portait jusqu’alors le nom du lieu-dit signifiant : terrain planté de petits bouleaux (appelés communément footeaux, ou fouteaux). Mais l’origine de Malnoue est peut-être beaucoup plus ancienne, et remonterait à l’époque Chelléenne, au tout début de l’ère quaternaire. On a retrouvé en effet des traces d’éléphas-antiquus dans des alluvions de la Marne…